Voyager éthique : comment éviter le surtourisme ?
Découvrez les grands principes du voyage éthique et présente plusieurs pistes concrètes pour limiter les effets du surtourisme. Il s’appuie sur des pratiques responsables, des outils numériques, l’implication de différents acteurs locaux et des conseils pratiques à l’intention des voyageurs attentifs à l’environnement et aux conditions de vie locales.
Comprendre le tourisme éthique et le surtourisme
Définition et enjeux du tourisme éthique
Le tourisme éthique est une démarche volontaire qui consiste à réduire l’impact environnemental, social et culturel du voyage. Cela suppose de faire preuve de respect envers les habitants, les ressources naturelles et les héritages culturels. Cette forme de tourisme responsable s’inscrit comme une alternative aux modèles intensifs, susceptibles de fragiliser certains territoires ou communautés.
Choisir un voyage éthique, c’est également suivre des principes simples : préserver les ressources locales, adopter des comportements responsables, soutenir les dynamiques économiques communautaires et opter pour des hébergements plus respectueux de l’environnement. Des voyageurs consentent désormais à s’éloigner des sentiers très fréquentés, que ce soit en Auvergne Rhône Alpes, en Afrique ou en Amérique latine, pour privilégier des expériences personnalisées et moins standardisées.
Les conséquences du surtourisme
Le surtourisme apparaît lorsqu’une destination voit son nombre de visiteurs dépasser ce que ses ressources humaines, patrimoniales et écologiques peuvent absorber. Cela engendre plusieurs déséquilibres : augmentation du coût de la vie, atteintes à l’environnement urbain ou naturel, tension entre visiteurs et habitants, usure des infrastructures ou modification des usages locaux. Des villes comme Venise ou Barcelone, tout comme certaines régions montagneuses du Nord Vietnam, sont concernées par ce phénomène. Pour atténuer ces effets, il devient nécessaire d’adopter des pratiques de déplacement plus durables et réfléchies.
Solutions pour un voyage éthique
Adopter une démarche consciente
Un voyage plus respectueux demande d’orienter certains choix tout au long du parcours :
- Moyens de transport : privilégier le train, le bus ou le covoiturage peut permettre de diminuer l’impact carbone de ses déplacements. Des plateformes existent pour vous guider dans ce calcul et déterminer les options les plus viables au regard de votre itinéraire.
- Moments de départ : éviter les périodes les plus chargées (vacances scolaires, pics saisonniers) allège la pression exercée par le tourisme intense et offre une expérience différente, souvent plus paisible.
Pratiquer le slow travel
Le slow travel favorise une façon de voyager qui s’appuie sur la lenteur et l’immersion. Adopter cette attitude signifie :
- Explorer les campagnes reculées du Sri Lanka, les villages traditionnels du Moyen-Orient ou certaines régions du Nord-Ouest, loin des itinéraires rapides et standardisés.
- Éviter les déplacements intensifs ou fréquents afin de réduire son impact écologique et de prendre plus de temps pour comprendre et échanger avec les résidents.
Choisir cette approche aide à disperser les flux touristiques dans le temps et l’espace et à renforcer la qualité de l’interaction entre visiteurs et habitants.
Favoriser l’économie locale
Soutenir les structures implantées localement permet de construire un processus touristique davantage équilibré :
- Choisir des hébergements locaux bénéficiant d’une reconnaissance liée à des pratiques responsables, ainsi que des restaurants ou artisans s’inscrivant dans des circuits courts.
- Faire confiance à des guides, agences et producteurs locaux ayant mis en place des dynamiques collectives ou redistribuant une part importante de leur activité dans la communauté.
Ces décisions permettent de conserver davantage de valeur économique dans les zones visitées, de soutenir l’emploi local et d’encourager des formes d’accueil fondées sur l’écoute et la proximité.
L’impact du surtourisme à Barcelone
À Barcelone, certaines zones doivent gérer un afflux touristique permanent. Une guide locale raconte : « La ville comptait autrefois des lieux calmes avec des commerces de proximité. Aujourd’hui, les quartiers les plus touristiques sont fortement sollicités, ce qui fait grimper les loyers et pousse certains habitants à chercher ailleurs. Mon rôle a changé : j’oriente les visiteurs vers d’autres zones, je les encourage à acheter chez les commerçants installés de longue date et à tenir compte du rythme de vie des résidents. Beaucoup apprécient ces échanges et repartent avec une image différente. »
Comparaison des formes de tourisme durable
Cette comparaison propose un aperçu des différentes orientations et leurs effets relatifs :
Type de tourisme | Effet environnemental | Effet social | Effet économique | Exemple d’action |
---|---|---|---|---|
Tourisme responsable | Réduction des déchets, limitation des émissions | Respect des habitudes locales | Soutien aux prestataires de terrain | Choix d’hébergements autonomes |
Tourisme équitable | Activités mieux encadrées | Valorisation des habitants | Bénéfices locaux | Consommer des produits artisanaux |
Slow travel | Moins de transport intensif | Expérience prolongée sur place | Achats réguliers répartis dans le temps | Séjour stable dans un même territoire |
Tourisme solidaire | Activités moins agressives | Participation habitante | Investissements collectifs | Projets associatifs ou éducatifs |
Le rôle du digital dans la promotion du tourisme éthique
Utiliser les outils numériques pour déconcentrer les flux touristiques
Les outils numériques se révèlent aujourd’hui utiles pour accompagner des comportements plus réfléchis :
- Cartes interactives et applications de voyage lent permettant de localiser des itinéraires alternatifs ou des lieux moins fréquentés.
- Outils de mesure d’empreinte aident à visualiser l’impact de ses déplacements et à chercher d’autres moyens de transport.
- Ressources en ligne incluant des conseils ou la présentation d’initiatives impliquées dans leur territoire.
Certains sites comme Low Carbon Travel proposent plusieurs solutions de planification pour limiter son impact sur l’environnement tout au long du séjour.
Éviter le greenwashing et promouvoir l’authenticité
Les nouvelles pratiques digitales doivent renforcer la clarté des engagements : la prudence est de mise face à certains labels peu fiables ou à des prestations qualifiées d’« éthiques » sans application réelle. Il reste préférable de consulter des plateformes mettant en avant des hébergements reconnus, appuyées par des démarches établies. Il est précieux de s’informer sur les projets présentés afin de privilégier des expériences proches du réel.
Voyager éthique et éviter le surtourisme
Orientez votre recherche vers des logements indépendants, visibles sur des sites spécialisés, affichant leur mode de fonctionnement et leurs engagements en matière de gestion responsable.
Choisissez plutôt les périodes creuses, les jours de semaine ou les heures moins fréquentées pour vos visites et déplacements, et explorez des lieux souvent délaissés.
Certains outils en ligne offrent un calcul de vos émissions liées aux transports, à l’hébergement ou à d’autres services. Consultez par exemple Low Carbon Travel pour établir votre bilan personnel.
Privilégiez les solutions favorisant un tourisme raisonné, incluant cartes interactives de zones moins fréquentées et services recensant des structures ayant une démarche authentique de proximité.
Évitez les heures d’affluence, concentrez-vous sur des visites plus ciblées, prenez le temps d’aller là où la foule ne va pas et soutenez les commerçants dont l’activité dépend réellement du territoire.
Le voyage éthique fait partie des réponses disponibles pour limiter les excès du tourisme de masse. En adoptant une réflexion préalable, en valorisant les dynamiques locales, en prenant le temps de découvrir les territoires de manière progressive et en s’appuyant sur des outils bien choisis, chaque personne peut agir sur la manière de voyager. Cette avancée consiste à maintenir un équilibre entre découverte et respect, pour ne pas détériorer ce qui est visité.
Sources de l’article
- https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/
- https://www.notre-environnement.gouv.fr/actualites/essentiels/article/tourisme-durable-une-solution-pour-voyager-dans-le-monde-de-demain